Les voyageurs madérisés

Samedi 13 juillet 2013 - BALUM piti, les voyageurs madérisés

Depuis la marina de Funchal - Ile de Madère

 

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Samedi 13 juillet 2013 - BALUM piti, les voyageurs madérisés

Depuis la Marina de Funchal - Ile de Madère

 

Le petit journal de Raphaël

Mercredi 26 juin 2013 : déjà 2 jours au port. Je trouve que le temps passe trop vite. Avant-hier nous avons fait un tour en car à Vila do Bispo pour voir si ma maison était toujours là. Didier a aimé. On y a dormi. Le temps qui nous reste est bien rempli. Didier en bave avec l’ordinateur, mais parvient à ses fins, et moi je m’occupe de laver le bateau, de faire le plein d’eau, des courses, etc.

Nous avons loué une voiture pour 3 jours, et nous allons faire du tourisme avec mon copain Éric. Au programme, des sites préhistoriques, des villages typiques de l’Algarve, des musées, mais aussi les côtes sauvages côté Atlantique.

Nous sommes arrivés sur une mer lisse, mais hier soir la mer s’est levée. On a constaté qu’un bruit énorme venait de ce côté-là et il nous a fallu un moment pour comprendre que, bien que nous soyons assez éloignés des plages, les vagues déferlantes en étaient la cause. On a bien pensé à tous ceux qui étaient encore en mer.

 

Jeudi 27 juin 2013 : journée touristique avec un premier menhir perdu dans la pampa de Lagos. A 10 minutes du port, on sort de la ville, on se retrouve en pleine campagne, on prend un chemin de terre sur 200 mètres, on se gare, on marche 5 minutes dans les hautes herbes sèches et les piquants et on se trouve devant une superbe pierre taillée et décorée de plus de 2 mètres de haut.

Nous avons également visité, sur le site d’Alcalar, 2 tumuli impressionnants, en cours de fouille, dans une zone riche en vestiges préhistoriques. De là on est allé à Silves, vieille ville où se trouve le dernier pilori de l’Algarve, entre autres curiosités ; comme dans tout l’Algarve, les cigognes sont omniprésentes, on mitraille. Et enfin on termine à Alvor, joli port touristique. C’est beau mais la chaleur a eu raison de moi.

 

Vendredi 28 juin 2013 : journée de promenade en voiture sur la côte atlantique : Carapatera avec ses plages sauvages, ses falaises, ses belvédères ; un tour à Vila do Bispo, Sagres et le Cap St Vincent. Pour moi, je connais tout ça par cœur, mais je ne m’en lasse pas.

 

Dimanche 30 juin 2013 : des journées calmes et reposantes. Nous nous promenons dans Lagos, nous visitons le musée dont la section préhistorique est très riche, l’église baroque attenante, le château à l’entrée du chenal qui expose des menhirs sculptés. Balade culturelle.

Pour la première fois, j’entraîne Didier à prendre un bain de mer, bain aux algues dans les vagues.

 

Mardi 2 juillet 2013 : passage rapide à Vila do Bispo pour chercher un colis envoyé par Jérôme M., qui n’est toujours pas arrivé.

Au rayon bricolage, j’ai hissé Didier à mi- mât, pour réparer un feu de position qui ne tenait plus que par ses connexions : super !

On fait le plein de tout ce qui se remplit : réservoir d’essence, frigo, coffres.

 

Mercredi 3 juillet 2013 : ce matin le temps est beau, pas de vent ou presque. On fait les derniers préparatifs, à 10 heures on largue les amarres. J’appelle la marina pour qu’ils ouvrent le pont levant pour nous. Au bout du chenal, mon ami Éric nous attend sur la digue, pour nous dire au revoir et surtout faire un petit film et des photos, que j’espère voir un jour, dans quelques mois.

On double Sagres vers midi, et on prend notre cap pour l’archipel de Madère. Un dauphin vient nous saluer un peu plus loin. Vers 16 heures, avec un petit 15 nœuds de vent, on traverse un banc de brume, et là, petite surprise : notre système d’alerte « AIS » sonne. Un bateau s’annonce à moins d’un mille nautique de nous. On scrute, et il finit par sortir, à moins d’un demi-mille de nous, d’une brume épaisse. C’est un porte-conteneurs de plus de 200 mètres, et il passe très près derrière nous, avant de disparaître. Pas très rassurant. Mais en mer il ne faut jamais relâcher sa vigilance, la preuve, dans son sillage un deuxième cargo le suit. Sans ce brouillard, on les aurait vus et on aurait sans doute fait une manœuvre d’évitement, et là, en toute inconscience, on leur est passé sous le nez. Mais eux sont équipés de radars puissants. On va en avoir la preuve en les entendant parler de nous à la radio VHF.

La suite du voyage se passe bien, les quarts s’enchaînent, l’horizon se dégage, des dauphins nous font la fête. Tout va bien.

3 jours et 3 nuits pour arriver à l’île de Porto Santo, ma première île. C’est mon record personnel, 450 milles nautiques. On arrive à 1 heure du matin, c’est féérique, le sillage du bateau s’illumine des phosphorescences du plancton, l’île scintille aussi de toutes ses lumières.

Après une journée sur cette île, on ressent une ambiance bien différente. Les gens que l’on rencontre ici sont des voyageurs, qui ne craignent pas les nuits en mer, les longues distances, la solitude, les fonds marins de plus de 1000 mètres. Les discussions sont spontanées et détendues. Même le policier du port est sympathique, lui qui pendant ses loisirs va pêcher des thons de 100 kgs au large.

 

Lundi 8 juillet 2013 : En ce moment je vois Porto Santo derrière moi et Madère devant. Finalement Madère se précise, découpée, haute, grande. On se pose dans le port de Quinta do Lorde, très beau, très cher, très chic, mais qui cherche des clients. Des immeubles conçus par des architectes généreux, dans un site volcanique où le basalte est roi, mais tout est vide, aucune vie, juste du vent qui siffle. De mon côté, j’ai fait une randonnée sur la pointe nommée « cais da sardinha », 8 km de sentiers escarpés, dans un décor à couper le souffle. Seules mes jambes se plaindront à l’arrivée, vite calmées par une bonne douche chaude.

 

Mardi 9 juillet 2013 : on quitte sans regret ce port pour une navigation tranquille, au moteur, sur une mer plate et apaisante. Nous longeons la côte, on passe devant cet aéroport improbable, dont la piste est construite sur des pilotis géants, puis nous glissons doucement vers Funchal, capitale locale.

Cette ville est une vraie belle surprise. Tout y est beau, les arbres sont fabuleux, autant que les maisons, l’ambiance estivale est là, pour la première fois. Depuis l’île de Porto Santo, on avait réservé une place au port, ce qui s’est révélé une bonne idée, tant les places sont rares. Le gros avantage est que l’on quitte le ponton, et on est déjà dans le centre ville.

Soirées animées dans les rues, avec des groupes musicaux un peu partout, dont je retiendrai 2 guitaristes excellents, capables de jouer tous les standards du jazz, autant que de la musique espagnole, voire du Carlos Santana.

Il faut aussi parler de la vieille ville, quartier typique de restaurants et de rues piétonnes, dont la singularité tient au fait qu’il y a des fresques sur toutes les portes, et certaines sont de vraies réussites.

 

Jeudi 11 juillet 2013 : 7 heures d’autobus aller et retour, pour explorer l‘autre côté de l’île en passant par les extraordinaires vallées volcaniques du centre. Nous arrivons à Porto Moniz, joli petit village construit au milieu des coulées de lave. Évidemment il n’y a pas de plages, et des piscines naturelles ont été aménagées dans ces rochers, dans un décor lunaire.

Le retour, tout aussi spectaculaire que l’aller, sera entre autre marqué par des passages de la route au bord de ravins vertigineux de plusieurs centaines de mètres et quasi verticaux.

A l’arrivée nous sommes attendus par un marinero qui nous demande de changer de place, ce que nous faisons bien volontiers. C’est l’occasion pour nous de rencontrer notre nouveau voisin de ponton, Joël. Petite bouffe à bord de Balum piti, avec melon au Madère en entrée, bien sûr.

Quelle vie on mène, les gens ne se rendent pas compte…

Les trottoirs pavés de Madère

 

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Le mot de Didier - Samedi 13 juillet 2013 - BALUM piti, les voyageurs madérisés

Depuis la Marina de Funchal - Ile de Madère

 

     "Voyager

     C'est donner un sens à sa vie,

     Voyager

     C'est donner de la vie à ses sens..."

 

                          Citation proposée par Dominique U.

 

Ça y est, le voyage prend une autre tonalité, on a quitté l’Europe continentale, depuis Porto Santo l’ambiance a changé, on arrive au pays des voyageurs. Jusqu’à Lagos, nos voisins de ponton étaient des locaux portugais, ou bien des marins nordiques, anglais, hollandais, norvégiens. Depuis Porto Santo, les navigateurs français sont en majorité ! Jusqu’à Porto Santo, les marins sur les pontons avaient tendance à regarder leurs pieds ou l’horizon quand on les croisait, maintenant on papote, on s’échange les bonnes adresses à Gran Canaria ou à Salvador de Bahia, ou les bonnes manières pour traverser le Pot au Noir.

 

 

Ça y est, l’été est là, il fait beau, il fait chaud, parfois on a presque trop chaud, on prend même des douches FROIDES ! On commence à oublier l’existence des vestes polaires, on apprécie le frigo et ses bières bien fraîches. On a sorti les shorts et la crème à bronzer (non, ça c’est pas vrai, on utilise de l’argile verte !). Seul problème, les moustiques sont arrivés avec la chaleur dans les ports. Mais savez-vous avec quoi on soigne les piqures ? (réponse à la ligne précédente).

 

 

Ça y est, cette navigation de plaisance devient plaisante, la mer enfin se calme ; jusqu’à Lagos on n’avait pas « la mer du vent », on avait la sensation d’avoir du vent force 5 et des vagues force 7, mais ça y est, les éléments reprennent leur place.

 

 

Ça y est, je retrouve des sensations d’il y a 10 ans, à bord de Balum premier, manœuvres faciles, rythme de vacances, dépaysement des îles, étonnement à chaque coin de rue, mer tiède !

 

 

Ça y est, j’ai à peu près fini tous les bricolages restés en plan au départ de Bénodet : branchement du panneau solaire, réparation du hors-bord de l’annexe, configuration et prise en main du téléphone satellite Iridium pour charger la météo en mer, réglage du problème de fuite des toilettes, installation du frein de bôme, et autres petites choses. Et puis on équipe le bateau : un très beau « fait-tout » avec couvercle pour mijoter les petits légumes frais, une cafetière alu très « chic rural », un couteau en céramique redoutable, une défense d’étrave (la précédente perdue une 2ème fois, et pas retrouvée cette fois…), le guide des îles de l’Atlantique édition récente (j’avais l’édition 2001, qui s’est avérée obsolète, ça change à une allure, les ports !). Mais, malgré nos recherches incessantes, nous ne trouvons pas de balai-brosse, et le matelot en veut un, pour assouvir sa frénésie de nettoyage !

 

 

Ça y est, lundi matin, se Deus quiser (« si Dieu veut » en portugues), nous larguons les amarres pour faire cap sur les Canaries, 2 ou 3 jours de mer, et notre première île devrait être La Gomera. Prévisions météo raisonnables, mer assez belle, vent de 12 à 15 nœuds, la suite bientôt !

 

 

Ça y est, on approche des tropiques : Madère latitude 32° Nord. Et le Tropique du Cancer, connaissez-vous sa latitude ? 23°27’ Nord. Et la rue de Douarnenez à Quimper, c’est 48° Nord !

 

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BALUM piti o portugués

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Mardi 25 juin à Lagos - Le petit journal de Raphaël


Dimanche 9 juin : journée de pluie selon la météo d’hier, et finalement non. Du coup, petite balade à pied au fond de la baie de Combarro en traversant la vieille ville.

Aujourd’hui, gros travail à l’ordinateur pour enrichir le site.

Le ciel est toujours bas, le temps frais. Décision est prise, demain on descend à Vigo, 21 milles nautiques, et puis rapidement le Portugal par Viana de Castelo, en espérant y retrouver un peu de soleil et de chaleur.

 

Lundi 10 juin : départ avec un temps maussade. La mer est un peu agitée, limite désagréable, avec en plus le vent en plein nez. On sort de la ria de Combarro en tirant des bords, c’est lent, jusqu’à ce qu’on trouve du vent correct pour s’échapper. Après le virage, on remonte au moteur face au vent jusqu’à l’entrée de la ria de Vigo. En route, on croise 2 gros cargos, et un gros paquebot blanc façon « La croisière s’amuse ».

L’entrée du port de plaisance de Vigo est un peu difficile à repérer, mais finalement nous la trouvons, et nous sommes accueillis sympathiquement par un marinero.

Retour au calme, bière, bricolages sur l’ordinateur.

Petite virée dans la ville, qui nous étonne par ses aménagements piétons, ses quais immenses. Nos pas nous amènent à une réunion culturelle portugaise, l‘inauguration d’une exposition sur les azulejos, et je repère une affichette qui annonce un concert de Fado dans la cathédrale voisine ; belle soirée de musique avec 2 « fadistes », 2 chanteuses de fado, le chant traditionnel portugais, un orchestre, « viola », guitare contrebasse et percussions, un chœur d’une cinquantaine d’hommes et femmes. Cette association de ces 2 chanteuses très expressives et vibrantes avec une chorale était inattendue, mais très convaincante : le public leur a fait un triomphe.

 

Mardi 11 juin : Vigo, une journée normale, au repos. On bricole, on se promène, on fait le plein d’eau, on nettoie à l’eau douce les vitres et la coque, j’essaie de pêcher, on lit, et on répond à tous les gentils mails que l’on reçoit.

Didier vient de se surpasser : il a remis en marche le moteur de l’annexe, il a ainsi renforcé toute la confiance que j’avais en lui grâce à la pertinence de ses analyses et les réparations qu’il est capable de faire. Je rappelle que le pilote automatique était tombé en panne en Bretagne et qu’on avait presque retardé notre départ de l’Ile Tudy pour réparer. Mais il a compris que la turbine du speedomètre qui est sous la coque devait être grippée. Il l’a donc sortie, faisant rentrer 2 litres d’eau sous pression dans la coque, et nettoyée. Et miracle, tout s’est mis à remarcher, et cela jusqu’à aujourd’hui.

 

Mercredi 12 juin : ce matin il y a du soleil. Petite étape. On change de port pour aller de Vigo à Baiona, dans la même ria, 12 milles nautiques. On espère y trouver un supermarché pour « avitailler » (expression de marin !) le bateau. La sortie du port de Vigo se fait tranquillement, la descente de la ria aussi. Nous contournons une longue barre de récifs qui provoque de magnifiques déferlantes en pleine mer. Enfin nous découvrons Baiona au fond de sa baie. Une petite houle nous pousse enfin jusqu’au fond du port de plaisance qui s’avère être immense. La ville se termine sur une presqu’île surmontée d’un vieux château transformé en hôtel de luxe. Il semblerait que la « Pinta », la caravelle de l’expédition de Christophe Colomb, ait atterri ici et que Pinzon, son capitaine, ait été le premier à déclarer la découverte des Indes. La promenade aménagée autour de ce château est magnifique, un sentier pavé confortable, où la vue vers le large change à chaque virage.

 

Vendredi 14 juin : hier j’ai passé la journée minable, avec une grippe intestinale (une insolation ?) qui nous a fait retarder d’un le départ programmé pour Viana de Castelo. Finalement on saute cette étape, et on descend directement à Lisbonne, 2 jours et 2 nuits en mer, et un vent parfois presque nul. Ce matin, le port se vide de tous les plaisanciers, ce qui nous laisse penser que l’on devrait croiser pas mal de bateaux sur la route. Didier a installé un « frein de bôme » que l’on va pouvoir essayer aujourd’hui. Ce frein est censé limiter les mouvements intempestifs de la bôme, un peu comme le descendeur en « 8 » des montagnards.

Quelques heures après, le frein montre son efficacité, vent faible et vagues désordonnées.

Le soleil est au rendez-vous pour une fois, il fait bon et enfin on peut bronzer tranquille. A 16h10, nous avons passé la frontière, la limite des eaux territoriales, mais avant cela, on a été filmés sous toutes les coutures par un hélicoptère des garde-côtes espagnols, qui est resté plusieurs minutes en vol stationnaire à 100 mètres de nous. Si ça les amuse !

La nuit n’a pas été drôle. Pas de vent, des voiles qui battent dans le vide et des drisses qui tapent, impossible de dormir avec tout ce bruit. Et puis, vers 10h, ce samedi 15 juin, le vent tant désiré est arrivé. Et là, délice. Le bateau file à 7 nœuds, fait même la régate avec un bateau anglais plus gros que nous… et le double ! Trafalgar est vengé.

Jusqu’à Lisbonne, la navigation est magnifique, le passage du Cap Carvoeiro me surprend à 7h du matin, après le quart de Didier, et c’est de toute beauté. Quelques dauphins nous accompagnent, et après le virage qui nous fait rentrer dans le Tage, des dizaines de superbes voiliers régatent autour de nous.

Nous doublons Estoril, Cascais, des cargos sur ancre, la Tour de Bélem, le monument des « Descubrimientos », le pont du 25 avril dont le bruit impressionnant fait penser qu’on est au centre d’un essaim d’abeilles géant, la statue du Christ Roi (la même que sur le pain de sucre de Rio de Janeiro), et enfin le port, la Doca de Alcantara, pour le repos dont nous avons bien besoin.

Mercredi 19 juin : journée touristique avec visite du « Mosteiro dos Jerónimos », le monastère des Hiéronymites, et de son exceptionnel cloître de style manuélin, visite également du musée archéologique dont une salle est consacrée à un extraordinaire trésor celte où figurent entre autres pièces rares des torques d’or, des parures, des bracelets, tous du même métal.
Nous marchons beaucoup, et même si c’est fatigant, cela nous fait beaucoup de bien. Par contre, on attend toujours des nouvelles de l’été.

Jeudi 20 juin : visite du Parc de Nations, l’Exposition Universelle de 1998, où l’on a pris le téléphérique qui survole l’ensemble. On s’est baladés sur le site, puis on est partis sur le centre de Lisbonne, quartier du Rossio, on a pris un vieux tram, l’électrico 28, pour monter au château St Jorge, et retour, épuisés une fois de plus.
Ce soir on se prépare pour la descente à Lagos, donc provisions, météo, cuisine à faire d’avance.

Vendredi 21 juin : appareillage prévu à 10 heures, au moteur, tranquille. On croise un joli 4 mâts portugais, puis un porte-avions américain. On quitte l’embouchure du Tage, nous faisons cap au sud, tout va bien, on mange.
Puis le vent forcit, trop ! Il monte à 25 nœuds, ce qui était à peu près prévu par la météo, mais il finit par passer allègrement les 30 nœuds avec même des pointes à 35 dans les rafales. Et là, c’est trop, le bateau, avec 2 mouchoirs de poche comme voiles, lofe, nous bouscule dans tous les sens, et finalement on jette l’éponge, on prend la direction de Setubal, pour se cacher au calme. Après 2 heures à terre, le sol se dérobe sous nos pieds, tangue comme si on était encore dans le bateau.

Samedi 22 juin : ce matin nous quittons Setubal, après une journée en stand by. La météo nous annonce des conditions correctes, et de toute façon, on a décidé de descendre au sud, pour vérifier que l’été existe. Les premières heures sont agréables, et le vent nord ouest est encore mieux que ce qui était annoncé.
Dans la journée, le vent monte à 20 nœuds, mais les vagues qui se sont formées au milieu de l’Atlantique deviennent énormes et raides, 3 à 4 mètres, et ce n’est qu’en fin de journée qu’elles se calmeront un peu. La nuit sera agitée et pénible pour le dormeur.
A 5 heures du matin, nous passons le Cap St Vincent et Sagres, la pointe extrême de l’Europe ; là le soleil se lève sur une mer totalement apaisée, et la lune se couche dans notre dos. Spectacle grandiose. A 10 heures, entrée tranquille dans le port de Lagos. Sieste !
L’après-midi nous rendons visite à mon ami Eric. Rendez-vous est pris pour le lendemain pour un petit repas à bord.

 

L’été est enfin là, à 10h il fait 30° dans le bateau. Pour conclure sur ce périple, j’ai envie de dire que la côte galicienne a été une très belle surprise contrariant toute les connaissances que j’en avais.

Ouest France - mercredi 05 juin 2013 - (article transmis par Noëlle)

 

Un skipper handicapé qui naviguait en solitaire secouru - Bretagne

Vers 3 h, le canot de sauvetage de la SNSM de Saint-Guénolé (Finistère) est allé porter secours à un voilier en difficulté, à 23 milles nautiques au nord-ouest de Penmarc'h, hier. Le Melody - un voilier de 10,5 m battant pavillon allemand - naviguait depuis cinq jours. De La Corogne (Espagne), il se rendait à Brest. Le skipper, d'origine allemande, est amputé des deux jambes. Il était seul à bord. Son gouvernail s'est bloqué et il a demandé de l'aide par radio. Son bateau a été remorqué au port de Saint-Guénolé vers 9 h 30. Le navigateur est sain et sauf.

 

Pas de doute, c'est ce navigateur étonnant dont nous vous avons parlé, lors de notre escale à Camariñas !

La maison de Raphaël à Vila do Bispo

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Mardi 25 juin à Lagos - Le mot de Didier

 

Le bateau - son confort, ses performances
Balum piti est évidemment un très bon bateau, ce n’est pas moi qui dirai le contraire ! Nous sommes partis depuis plus d’un mois, et je commence à avoir un avis plus objectif sur ses qualités et ses défauts, à moins que l’habitude n’ait achevé de me confirmer mes idées toutes faites !
Beaucoup de luxes petits ou grands sont agréables dans la vie quotidienne : l’eau chaude au robinet, le frigo qui marche bien même si Raphaël n’est pas convaincu par son accès par le dessus, le lecteur de CD avec haut-parleurs dedans OU dehors au choix, eh oui, et puis l’aération avec des hublots partout ; des équipements fonctionnent vraiment bien, le pilote automatique (après un hiver au chantier, il était temps !) qui nous fait aller droit même dans les grosses vagues, le portique arrière très confort pour se tenir en mer, l’éolienne et surtout le panneau solaire qui chargent les batteries à bloc, notre logiciel de navigation branché sur le GPS, notre radio VHF qui nous annonce les cargos tentant de nous éperonner (signaux AIS), et je ne vous parle pas des soirées vidéo à bord, ou des réveils avec musique douce !

Dans les petits désagréments, (très peu nombreux bien sûr !), il y a la table à abattants du carré : elle est coinçante pour les genoux, et coinçante une fois qu’on est installé : si on a oublié quelque chose sur la cuisinière, alors gymnastique et contorsions… Raphaël trouve aussi qu’il manque bien 10 cm de hauteur sous plafond, en particulier pour aller vers sa cabine à l’avant : au bout d’un mois il se tape encore la tête !

Les performances de Balum piti, disons-le tout de go, m’enchantent ! Avec Balum n°1, ma monture précédente, je comptais 4 nœuds de vitesse moyenne pour faire mes prévisions, 4,5 nœuds au plus… Aujourd’hui nous sommes pratiquement tout le temps à 5 nœuds de moyenne, quand ce n’est pas 5,5 ou 6 ! Comment l’expliquer ? Le bateau est un peu plus long, il a une hélice qui se replie quand le moteur ne tourne pas, mais surtout, je pense, il a une peinture sous-marine sophistiquée, un « antifouling » permanent qui maintient la coque lisse et propre, une vraie peau de cétacé.
J’apprécie bien le retour de toutes les drisses sous la capote : toutes les opérations sur les voiles se font à l’abri, pas de promenades au pied du mât par gros temps ou la nuit, sécurité…
Je fais un constat après plusieurs journées de gros vent et de mer forte, ce voilier aime qu’on lui réduise ses voiles assez tôt, on s’est déjà retrouvés 3 ou 4 fois en ayant réduit la grand voile au  3ème ris, le bateau devient confortable en ne ralentissant presque pas, tout bénéfice.

La manœuvre, la répartition des tâches
Raphaël le débutant a trouvé ses marques, et nos manœuvres de port, les plus délicates parce qu’on les fait toujours dans l’urgence, sont de plus en plus calmes et décontractées ; Il ne se sent pas encore de tenir la barre pour les approches, mais ça va venir ! En mer, il manœuvre tout seul quand il est de quart la nuit, il a toujours le recours de me réveiller au cas où…

Les articulations des 2 frères
Notre descente de la côte ibérique à rythme paisible nous a permis d’explorer les villes, les criques, les rochers, et nous marchons beaucoup, même si une fois de temps en temps nous prenons des bus ou des trams. Et de retour au bateau, c’est le concours de celui qui sera le plus épuisé, le plus cassé, le plus anéanti… On ne va pas se plaindre, nous les vacanciers perpétuels sur notre yacht fastueux, mais quand même, nous n’avons plus 20 ans !

Le stress de Did / la confiance de Raph
Je le disais plus haut, nous avons eu un peu trop souvent gros vent et mer forte, et le skipper doit gérer ces situations avec discernement – le mousse m’observe ! Quand le vent monte de 20 nœuds à 30 nœuds et plus, quand les vagues commencent à dépasser 3 mètres de hauteur, disons-le, je n’en mène pas large, et je serre les fesses ! Mais je dois me méfier : si je montre mes appréhensions, Raphaël s’inquiète. Après notre départ de Lisbonne, on a commencé à avoir des rafales jusqu’à 35 nœuds, et des vagues jusqu’à 4 mètres, très raides, très verticales. Le bateau se comportait bien, mais là le skipper commençait à avoir des vapeurs, et Raphaël l’a vu. Alors il a commencé à s’inquiéter. Une demi-heure plus tard, on a décidé de tourner vers Setubal, retour au calme, marre de se faire bousculer, on est partis pour se faire plaisir !
Mais si je continue à bouquiner avec les mêmes vagues de 4 mètres, alors Raphaël continue à observer les pétrels et à guetter les dauphins, l’air de rien.

Raphaël et les dauphins
Une croisière sans dauphins ne serait pas une vraie croisière pour Raphaël, et tout va bien, nous en avons vu beaucoup, qui plongent sous le bateau, qui sautent, qui font les fous. Bon, il n’y en a jamais assez, bien sûr, et puis nous n’avons pas encore vu de baleines (seulement 2 souffles, quand même !), mais nous sommes confiants pour la suite.

La maison de Vila do Bispo
J’avais découvert la maison de Raphaël il y a 10 ans, lors du passage de Balum 1er, et ce n’était qu’une modeste maison, rustique et « dans son jus », récemment achetée.
Depuis, elle a été refaite, transformée, et c’est devenu une vraie petite maison de vacances, claire et aérée : un grand séjour, une petite salle de bains avec douche « à l’italienne », un bel escalier de bois, 2 chambres à l’étage. Elle est à une quinzaine de km de la marina de Lagos, on y est allés en autocar hier soir : on y a dormi au calme et au frais, impeccable !

La suite
On profite de Lagos : demain on aura une voiture de location pour 3 jours, on va explorer l’Algarve en compagnie d’Éric, le copain de Raphaël  qui vit à Lagos.
Le départ pour Madère, ce sera la semaine prochaine, début juillet ; j’attends le weekend pour choisir une « fenêtre météo » favorable, nous comptons 5 jours de mer : ah, si nous pouvions avoir une petite brise évanescente et des vaguelettes façon lac de Paladru…

 

Dimanche 9 juin 2013 : BALUM piti o gallego ("le gallicien")

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Le petit journal de Raphaël :

« Vendredi 24 mai : nous sommes arrivés à Camariñas à 12h30. Sur décision du captain, nous sommes partis à 18h le mardi 21 de l’Ile Tudy pour qu’il ait le temps de faire une sieste, la fenêtre météo étant favorable pour les 4 jours suivants. De fait nous aurons du vent portant tout le long, et nous couvrirons les 378 milles nautiques à 5,72 nœuds de moyenne, ce qui, paraît-il, est excellent.

Tout le problème du voyage en bateau est d’ordre pratique : il faut gérer les quarts de nuits, les repas, le ménage, et la route, tout ça dans un bateau qui bouge tout le temps, et de façon imprévisible. On y arrive, bien sûr, mais quand enfin on s’arrête au port, on se rend compte de l’état d’épuisement que l’on a accumulé en 3 jours. Mais c’est grandiose, malgré tout. Personnellement j’ai eu le bonheur de voir le souffle de 2 baleines, à l’arrière du bateau, de voir des dizaines de dauphins, dont 2 ont eu la bonne idée de sauter hors de l’eau en entier et sur plusieurs mètres, juste devant nous.

 

Samedi 25 mai : 10 heures de sommeil profond interrompues par Didier car le café était chaud depuis ½ heure.

Hier soir je suis allé me promener vers 23 h sur le quai des bateaux de pêche, où j’ai rencontré 2 dames en train de pêcher dans le port : (Jose)fina et (I)sabel, toutes 2 charmantes. On a copiné 5 minutes, jusqu’à ce qu’elles attrapent devant mes yeux éblouis un joli calamar. Du coup je suis allé chercher ma canne à pêche sur leur invitation et j’ai essayé, sans succès, d’en attraper, mais au moins maintenant je sais comment faire. En plus, elles m’ont offert le « rapala » (petit poisson leurre avec petit grappin) nécessaire à la capture de ces bestioles.

Le reste du temps est occupé, seul ou à 2, en balades dans le bourg, en cuisine, restos, etc.

Des détails amusants : les norvégiens amarrés à côté de nous se sont baignés, normal, sauf que l’eau est à 14°. Et en face de nous, un homme, seul sur son bateau, bricole toute la journée, se déplace, jusqu’à ce que l’on constate qu’il n’a pas de jambes, elles sont coupées en haut des cuisses : admiration !

 

Dimanche 26 mai : jolie balade à pied au cap Vilana, jusqu’à un ermitage en pleine nature, face au large, et le hasard nous fait arriver en pleine fête votive de la petite chapelle locale.

 

Mardi 28 mai : le temps laisse à désirer, tout le monde se plaint et les perspectives de l’été sont sombres, en tout cas pour la Galice. Ce matin, contre toute attente, notre voisin sans jambes a largué les amarres et est parti seul en mer : incroyable mais vrai.

 

Samedi 1er juin : nous sommes depuis 2 jours dans le port de Portosìn, une profonde ria de Galice, la « ria de Muros ». C’est très calme, presque décevant, même si l’accueil a été très sympa à la marina. Après 2 jours de repos bien mérité, nous sommes allés à Saint Jacques de Compostelle en car (environ 45km). Promenade dans la vieille ville avec des pèlerins partout, un repas sympa dans un petit resto (paella et spécialités locales) et puis, la chance aidant, on a pu entrer dans la cathédrale au moment de la cérémonie de l’encensoir (un énorme encensoir d’argent suspendu sous la voute et se balançant à travers tout le transept) que Didier ne connaissait pas, et qui a sûrement dû contribuer à son éveil spirituel… Le retour en car a été moins heureux que l’aller car on a raté la correspondance à Noya et nous avons été obligés d’attendre 2 heures, sinon, bien sûr, on aurait pu rentrer à pied, 7 km, ce que nos vieilles jambes, déjà soumises à une rude journée n’auraient pas supporté !

Les navigations dans leur ensemble sont plutôt belles, même si les houles rencontrées ne sont pas toujours de tout repos. En effet, les vagues ont fréquemment entre 2 et 4 mètres de haut : le bateau monte et descend, si on prend les vagues de travers on dérape un peu et le pilote automatique s’occupe de tout ; il nous reste à regarder le paysage, et à nous occuper de nos travaux habituels, qui sont de surveiller notre cap, de régler les voiles, de faire et manger nos petits plats, bref la dure vie du marin.

 

Aujourd’hui dimanche 2 juin : c’est la première fois que le ciel est entièrement bleu, la température intérieure est de 23°.

 

Lundi 3 juin : la météo semble favorable, sachant que la veille, on annonçait des vagues de 4 à 5 mètres. Aujourd’hui tout s’apaise, et à 8 heures on largue les amarres. Contre toute attente, on se prend pendant toute la descente de la ria de Muros des vents jusqu’à 27 nœuds dans les rafales. Du coup le bateau file comme un fou, avec des pointes à 7,5 nœuds. Puis, protégé par les hauteurs après le virage, le bateau ralentit pour se retrouver en milieu d’après midi dans la pétole. Les bateaux qui nous rattrapaient font du surplace comme nous et finissent par repartir au moteur. Une magnifique île barre l’entrée de la ria de Arosa que nous remontons pendant 3 heures. L’arrivée, tout au bout, semble piégeuse, encombrée qu’elle est par des parcs d’ostréiculture, parfaitement et géométriquement disposés sur l’eau. À 18 heures on pose notre ancre juste devant un port non répertorié sur nos cartes ou notre guide, Escarabote. L’endroit est paisible, sans clapot, et la nuit qui suit est une merveille du genre.

 

Mardi 4 juin : premier levé pour une fois, je vais vérifier une palangrotte à plumes qui traîne à l’arrière du bateau, et je shoote dans une canne à pêche qui tombe à 6 mètres de fond. Devant Didier qui n’en croit pas ses yeux, je plonge avec palmes et masque, mais en vain. Une autre tentative avec un grappin pour racler le fond ne fera pas mieux.

Une tradition locale de pêche s’offre à nos yeux à quelques mètres derrière le bateau : une trentaine de petites barques pratiquent le ramassage de coquillages, genre palourdes, en ratissant le fond avec des paniers métalliques au bout de longues perches de bois. Ça cause, ça papote, ambiance très animée.

Ce matin, un regain d’énergie nous permet de gonfler l’annexe, et maintenant on essaie de faire démarrer le moteur… Sinon on ira au bord à la rame.

Une bonne surprise : 5 dauphins passent à 50 mètres du bateau, nonchalamment, et tout à fait visibles depuis le bord, ce que je ne pensais pas possible. Superbe.

Ce mardi aura été une journée de toute beauté : du soleil très chaud, la mer lisse comme un miroir, et une belle balade dans la ville pour faire des courses. J’ai acheté des calamars, que j’ai cuisinés « à la Josefina », un régal.

Le soir, un bon film de science fiction à bord, « Real Steel », qui parle de robots, et le clou à minuit, une sortie sur le pont pour voir les lumières de la nuit : la mer est plate, et les lumières des villages alentour se reflètent à 360° comme si on était posés au centre d’un lac volcanique.

 

Mercredi 5 juin : ce matin un ciel bas s’est invité, et il fait plus frais. Une petite promenade derrière le port nous amène jusqu’à un petit bistrot au bord de la rivière qui sort à cet endroit. Sur ce petit estuaire, de vieux bateaux de pêche terminent leur vie. Retour sur le bateau en annexe avec un bon clapot qui nous mouille le short.

 

Jeudi 6 juin : Escarabote est derrière nous, l’escale et le mouillage étaient magnifiques. Maintenant il faut descendre la ria au moteur, contre le vent. Arrivée au port de Sangenjo (ou Sanxenxo – prononcez « Sanchencho »), dans la ria de Pontevedra, un genre de port pour gens fortunés, plein de yachts et de voiliers géants, et la ville est sur le même ton. Le soleil se fait toujours attendre et les touristes se font rares. Demain on repart.

 

Samedi 8 juin : hier on a donc quitté Sangenjo pour s’enfoncer dans la ria. Petite navigation d’une heure et demie, bien calme pour atteindre le petit port de Combarro, dont Jean Millon avait une très bonne opinion. Et il avait raison ! Ce village de pêcheurs est construit les pieds dans l’eau, sur des rochers granitiques qui affleurent partout, époque XVIIIe. Au fil des petites rues étroites apparaissent des greniers sur pilotis ornés de sculptures patinées par le temps. L’ensemble est bien mis en valeur pour le tourisme.

Hélas le temps est tristounet, et demain s’annonce pire, nuages et crachin. »

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Le mot de Didier

« BALUM piti o gallego (« le galicien »)

Comment se passe la cohabitation à bord ? Did captain, Raph équipier, aucun problème ! Et même on se complète parfaitement : Raphaël c’est « verre à moitié plein », et moi c’est « verre à moitié vide » ! Le vent se lève, les nuages arrivent ? Oui mais là-bas ça s’éclaircit, et puis la température s’adoucit, et puis les dauphins…

 

Pour le partage des tâches, ça se passe bien, même si le captain en profite un peu trop : Raphaël mijote des petits plats au four, et on mange vraiment très bien ! Et puis il pêche avec application, concentration et intensité, mais ça ne suffit pas encore…

Et moi, de mon côté, je gère le bateau, je fais la route, je bricole, installation du panneau solaire, pose de targettes et autres petites modifications essentielles. Je porte sur mes frêles épaules toute les responsabilités du bord, et Raphaël fait semblant (parfois) d’être insouciant et confiant.

 

Côté météo, ça n’est toujours pas ça : Quand on a quitté la France, il faisait un froid presque polaire, ça s’améliore doucement au fur et à mesure de notre descente vers des latitudes plus clémentes, mais je continue à mettre une polaire assez souvent !

La langue utilisée : Raphaël a découvert avec plaisir que le gallego, la langue galicienne, est très proche du portugais, aucun problème pour se faire comprendre et discuter ! Avec ma maîtrise approximative de l’espagnol, aucun souci. Prochaines étapes : Vigo, puis Porto, puis Lisbonne, puis Vila do Bispo !"

 

 

Samedi 25 mai 2013 : BALUM piti est en Espagne.
Après avoir quitté le ponton de Bénodet, lundi 20 mai à 12h30, nous avons décidé de nous poser à l'Ile Tudy afin de nous préparer pour la suite.
2 possibilités : filer directement vers le Cap Finisterre, ou bien longer les côtes françaises, Groix, Belle Ile, Noirmoutier, La Rochelle, en attendant le beau temps.
La météo était plutôt intéressante, et nous avons quitté notre bouée le mardi soir à 18h. Un contretemps au bout d'1/2h, le pilote automatique tombe en panne. Je décide illico de rentrer au port, pas question de traverser le Golfe de Gascogne dans ces conditions !
Après mûre réflexion, j'observe que le loch est bloqué et indique zéro au compteur.
Raphaël à la barre, je me plonge sous les planchers du bateau, sors la petite turbine qui dépasse sous la coque, un coup de brosse pour enlever les algues et les crevettes qui la coinçaient, et tout est réparé, ouf !

Très belle traversée ! Temps correct (mais toujours un peu trop froid à notre goût), mer agitée mais supportable, vent de force 4 à 5 plutôt de l'arrière, 3 nuits en mer, impeccable !
On a mis 2 jours et 18h30 pour arriver à Camariñas vendredi 24 mai, juste à côté du Cap Finisterre, accostage à 12h30, au soleil, avec un vent un peu trop soutenu à mon goût, on fait avec !

378 milles nautiques à 5,7 noeuds de moyenne, le captain est content.

Et depuis, on fait la sieste, on bulle ! 3 nuits en mer en assurant des quarts, ce n'est quand même pas très reposant, et je suis en train de digérer le stress des dernières semaines de préparation.
Raphaël pêche avec assiduité - mais je n'ai pas dit qu'on mangeait son poisson ! Bientôt peut-être...

 

 

Lundi 20 mai 2013 à Bénodet : BALUM piti a largué les amarres !

L'équipage, Didier et Raphaël, est en plein forme, même si on est un peu fatigués par les préparatifs et les festivités du départ...

Merci à tous ceux qui sont restés sur le ponton, le mouchoir à la main : Bernadette notre maman, Luc, Marie-Solange, Claire, Jean-Marie, Luc M., Catherine F., Claudine, Dominique U., Dominique G., Loïc C., Jean-Yves, Monique, Anic, Noëlle, Jean, Annick, Florence, Sophie, Michel et Brigitte, merci pour votre amitié.

Et merci aussi pour tous les cadeaux que vous avez apportés, sets de table et porte-clés "balumesques", romans, livres de cuisine, BD, cartes marines et portulans, sardines de luxe, CD, bonbons et gâteaux, oeuvre d'art interstellaire et somptueuse, bouteilles de vin (et cubis !), apéritif fait maison, ail et persil du jardin, et argile verte indispensable pour supporter les nuits sombres du Golfe de Gascogne.

 

Et merci pour tous les SMS et les coups de téléphone de Charly (from Paris), de Renato (from Bordeaux), de Touffu (from Gwadloop !), de Franck et Cathie (from Toulouse), de Cristyne et Fortuné (from Aix), de Catherine et Pierre (from Forcalquier), de Alain et Joëlle (from Nancy), de Marie et ses enfants (from Ste Maxime), de Francine et Philippe (from Paris), de Mich le grenoblois (from Lisses), de Camille (from Sorgues), de Paul A. (from Hyères), de Joël et Annick (from St Maurice), de Yves et Annie (from les Canebières), merci à vous tous, on tâchera de vous répondre sur le site du mieux qu'on pourra, quand on aura un accès internet pas trop hoquetant !

 

Et merci déjà à Dominique de Douarnenez pour les photos du départ, et merci à Pierre pour la musique grecque, et pardon pour ceux qu'on oublie !

 

Après un débat serré, capitaine et moussaillon ont décidé d'aller se cacher à l'Ile Tudy pour terminer les rangements et faire la sieste ! Demain, nous déciderons de la suite.

 

Novembre 2011 : BALUM piti, un Feeling 32 dériveur intégral, a été livré "tout nu" au chantier Ariès de Cherbourg.
Après une préparation impeccable, BALUM piti a été mis à l'eau en janvier 2012.

 

BALUM veut dire "baleine" en breton, piti veut dire "numéro deux" en tahitien - eh oui, c'est un métis breton-tahitien !

 

 Il y a eu Balum, puis BALUM piti. Qui sera leur successeur ?